Le tourisme de masse est une forme de tourisme qui concentre un grand nombre d’individus dans un même lieu. Aussi appelé surfréquentation ou surtourisme. Il s’est développé dans les années 60, les masses populaires ont eu accès aux voyages (généralisation des congés payés).
Il faut dire que les hébergements et les moyens de transport étaient plus accessibles.
Dans l’océan Indien, le tourisme de masse ne nous a impacté que bien plus tard. Il nous a frappé sous toutes ces formes. Du nombre grandissant d’arriver en avion, aux croisières dans l’océan Indien, la destination « plage paradisiaque » est prisée.
Le flux de touristes en saison haute est toujours grandissant.
De même que la capacité d’accueil des différents pays qui vivent essentiellement de cette source de revenus.
Alors est-il préférable d’éviter le tourisme de masse ou de gérer un flux de touriste constant annuellement ?
Le tourisme de masse dans l'océan Indien concrètement, on en est où ?
Le constat
Aujourd’hui, de nombreux pays prennent la mesure du tourisme de masse, dépendants ou non à cette manne financière. Parce que c’en est bien une !
Le tourisme de masse c’est :
- L’accueil de nombreux bateaux de croisière
- Un nombre d’arrivées aéroportuaire grandissant
- De nouveaux gîtes et hôtes airbnb chaque année
- Les nouveaux hôtels construits sur les côtes privatisant les plages publiques.
Les gouvernements ont connaissance des conséquences, que ce soit sur leurs populations, sur leur environnement ou leur économie.
En 2019 (avant la crise sanitaire) dans l’Océan Indien, les chiffres sont parlants.
L'ile Maurice
MRU
L'ile Maurice c'est 1,4Millions de Touristes en 2019 pour une population de 1,2 Millions d'habitants
Les Seychelles
SEZ
Les Seychelles c'est 384 000 Touristes en 2019 pour 97000 habitants. Ce qui reste encore très correct et n'est pas considéré comme du surtourisme.
Les Maldives
MLE
Les Maldives c'est 1,7 Millions de Touristes en 2019 pour 504 000 habitants
Au regard de leur population, l’île Maurice, les Maldives et les Seychelles font état d’un tourisme de masse. La fréquentation est parfois 2 à 3 fois plus importante que la population locale. Néanmoins ce que les chiffres ne disent pas,c’est la répartition des flux de touristes. Comment est-elle répartie entre la haute et la basse saison? D’autres observations montrent une période de forte affluence en dehors de la saison des pluies.
Le tourisme de masse, les conséquences
Certaines populations ne vivent quasiment que du tourisme bien que celui-ci a un impact environnemental et sociétal. Dans l'océan Indien, les locaux sont impactés par la masse touristique car elle redessine les contours de nos îles.
Le tourisme redessine les littoraux :
La demande permanente d'hébergement fait croître le nombre de complexes hôteliers sur les côtes. Parfois la seule superficie des îles ne suffit plus et que l’on est obligé de créer des îlots artificiels. Par exemple : Eden Island, aux Seychelles, qui jouxte l’île principale Mahé et se compose de presque 300 appartements et environs 180 Villas. Ou encore, Ève Island à Praslin (où nous allions régulièrement acheter à manger au Take away). Elle abrite un complexe sportif, des hébergements touristiques et des boutiques.
Syndrome de l’invasion :
Sur les grands axes touristiques, les voies sont embolisées par les voitures de location et les bus d’excursions. Ainsi les touristes n'hésitent pas à sortir des sentiers battus afin de capturer le « cliché parfait ». En conséquence de quoi, le riverain se voit victime du tourisme jusque sur le pas de sa porte. Entre surconsommation énergétique et gaspillage de ressources le tourisme de masse est à l'origine de nombreuses dégradations environnementales.
Le saviez-vous ?
Aux Maldives, il existe une île consacrée aux déchets. Entre 300 et 400 tonnes de déchets y est déposé chaque jour. Conséquence d’un tourisme de masse qui n’a plus de limites.
- Sur Thilafushi, c’est L’île poubelle! Les déchets sont déposés essentiellement de nuit afin de ne pas gêner la clientèle ou de nuire à la réputation d’un établissement. Bordé d’un lagon bleu turquoise, comme toutes les autres îles des Maldives, ça déborde! L’île poubelle est la résultante de 7Kg de déchets par touriste et par jour. Un Maldivien quant à lui en produirait presque 3Kg.
- A l’île Maurice et dans toutes les autres îles du bassin, le récif est menacé par l’activité humaine. Quand on se badigeonne de crème solaire avant d’aller se baigner. Quand on foule de façon répétée les coraux, le constat est sans appel, le lagon se meurt.
- Aux Seychelles, la construction de complexes hôteliers fragilise les écosystèmes. Par exemple, les mangroves qui sont le dernier rempart contre la montée des eaux et le phénomène d’érosion. La construction du pont menant au constance Ephelia Resort est un exemple.
Le rapport de tous ces éléments est alarmant ! Mais dans le même temps, le tourisme de masse crée de l’emploi et est fondamental pour l’économie du Pays.
On est bien loin des 30 Millions de touristes de Venise ou des 40 Millions de touristes de la Thaïlande!
Mais le tourisme de masse pose généralement les problèmes suivants :
- Destructions des écosystèmes marins
- Raréfaction de la faune, extinction d’espèces.
- Pollution maritime
- Gestion des déchets
- Gaspillage des ressources (Energie, Eau)
- Tourismophobie
- Villes défigurées
- Pollution de l’air
Le tourisme de masse, les solutions ?
De manière générale, les solutions mises en place par les gouvernements sont des pansements. Ils consistent en un ralentissement des effets du tourisme de masse, par l’exécution de mesures limitantes.
- Limiter le nombre de visiteurs dans certains lieux sensibles pour préserver l’écosystème.
- Rendre inaccessibles certaines zones sous label « réserve naturelle ».
- Sensibiliser les visiteurs sur leur impact écologique et sur les enjeux environnementaux.
- Promouvoir le tourisme durable et encourager les labels Écoresponsables.
- Limiter le nombre d’infrastructures hôtelières afin de contrôler le nombre d’arrivées.
- Demander une taxe environnementale.
De nombreuses solutions existent, mais leur mise en place a un coût. Cela coûte de l’argent de restreindre l’accès à un espace mais en plus on perd de l’argent. Il n'est pas simple de fermer un lieu à forte tendance touristique.
Dans l’océan Indien, les dernières décennies ont été marquées par l’application de ces mesures limitantes.
Par exemple :
1- La fermeture de Maya Bay en Thaïlande :
A cause du tourisme de masse, la baie a été fermée durant 3 ans. Réouverte depuis peu, elle n’est visible que par un nombre limité de personnes. Les excursions sont toujours payantes et elles se font dans une tranche horaire définie. Cependant la baignade y reste interdite.
Ici les 3 ans de fermeture ont permis à la baie de se régénérer et à la faune de réinvestir les lieux.
2- Construction des grands hôtels :
Aux Seychelles, par exemple, un moratoire régi, la construction de grands hôtels sur les 3 îles principales.
Cependant, le gouvernement Seychellois exécute le plan « une île, un Resort ». Ces îles privées permettent de limiter le flux de touristes sur les îles principales.
Les « îles-Resort » renferment tout le confort dont à besoin le client, qui ne sort que peu de l’hôtel.
L’objectif est de limité le flux de touriste sur les îles principales, mais aussi privilégier les petites structures locatives tenues par des locaux.
3- Manifestation contre les transformations littorales:
A l’île Maurice les 3S (Sun, Sand & Sea = Soleil, Sable et Mer) continuent d’attirer le public. Les groupes hôteliers ne cessent de vouloir s’agrandir et empiètent ainsi sur les plages publiques. Les Mauriciens craignent de ne plus disposer de plage car celles-ci sont toutes privatisées pour la clientèle des hôtels.
Les manifestations visent à ralentir les travaux. C’est une utopie de vouloir faire changer d’avis les groupes hôteliers. Les conséquences de leurs modifications du littoral sont désastreuses pour l’écosystème marin.
4- Eparpiller pour mieux gérer :
Aux Maldives le concept, « une île, un hôtel » est la mesure qui vise à répartir les touristes entre les différentes îles. Bien que les hôteliers tentent de s’agrandir, les autorités locales veillent au grain en limitant la capacité d’accueil. Les raisons sont l’overtourisme et la gestion des déchets qui est difficile dans cet archipel.
5- Label Ecoresponsables :
Les grands groupes hôteliers tendent à réduire leur emprunte Carbone en adoptant des gestes plus respectueux de l’environnement. (potager, limitation de l’usage du plastique, co-gestion de zones protégées, économies d’énergie, Recyclage…)
Les moyens alloués à la lutte contre le tourisme de masse
Les îles du bassin ont souvent une économie qui tourne autour de l’export ou au tourisme. Elles peuvent, cependant, compter sur le soutien de la communauté Internationale. L’objectif étant d’aider les gouvernements:
Dans leurs projets de limitation du tourisme de masse.
Dans leur désir de préserver la vie Insulaire.
Mais si le taux de touristes saisonnier était lissé sur l’année, on aurait moins de difficulté à gérer les flux de personnes.
Aujourd’hui le gros des arrivées repose sur la période de juillet-aout ou plus largement de mai à octobre. Imaginez le taux de touristes actuel réparti sur l’année !
On dégorgerait certains espaces
Les messages de sensibilisation passeraient peut-être plus facilement
Le nombre de personnes au mètre carré en serait largement réduit
Cela rendrait leur sentiment d’appartenance aux locaux.
Toutes les latitudes ne se valent pas !
Si la géolocalisation de chaque destination était à corréler avec la situation de chaque voyageur on aurait un modèle de voyage plus juste par rapport aux besoins de chacun.
- Le couple sans enfant est plus à même de voyager à l’île Maurice en dehors des vacances scolaire. La famille se rendant en village vacances, elle, est contrainte par la coupure de l’éducation nationale.
- Les seniors à la retraite iront plus volontiers pleine saison dans un hébergement Adult Only aux Seychelles. Ils y trouvent le calme et la tranquillité dans ces lieux dédiés aux adultes.
- Le jeune backpacker partant seul pour faire de la randonnée à La Réunion à tout intérêt à partir Hors saison. Dès septembre la pluviométrie est faible et les températures sont plus propices à la Randonnée.
Les tour-opérateurs et agences de voyages ne proposent guère cette réflexion ! Ce qui fait du Travel planner est un compromis intéressant pour lutter contre le tourisme de masse.
Il dispose d’une plus grande marge de manœuvre pour l’orientation de ses clients. Il n’est pas contraint à un catalogue de partenaires testées lors des « éducatours » des agents de voyage.
Le concept même est une forme de mini tourisme de masse. On concentre une masse d’agent de voyage dans un hôtel bien défini. Ils doivent tous testés le complexe afin de l’ajouter, ou non, à leur catalogue de l’année d’après.
Je ne listerais pas de nouveau les avantages d’un Travel planner mais ici ! Ce dernier offre un tel niveau de personnalisation qu’il est aux antipodes de la définition du tourisme de masse.